Alors qu'on lance tant d'appels pour le laïcat missionnaire, il est regrettable de laisser dans l'ombre l'admirable vocation de ces laïcs qui ont tout quitté, tout donné pour être, en pays de mission, à plein temps et pour toujours, les auxiliaires, les coadjuteurs, les coopérateurs de l'apostolat missionnaire. Contrairement à ce que d'aucuns s 'imaginent encore, cet idéal est un sommet qui ne se dépasse pas. Quand un homme a tout sacrifié à Dieu pour le faire aimer, il ne saurait rien faire de plus. Une montée éventuelle vers le diaconat ou vers le sacerdoce ne regarde alors que l’Église et n'ajouterait rien à sa grandeur d'âme.

Peut-être a-t-on parfois manqué d'imagination pour permettre à ces vies consacrées de rendre leur maximum d'efficacité apostolique. C'est dommage pour l’œuvre missionnaire ; c'est dommage aussi pour les vocations car le plein épanouissement de cet idéal ne saurait manquer de susciter des générosités parmi les jeunes chrétiens qui sont de plus en plus nombreux à recevoir une formation professionnelle ou à suivre les cours des collèges techniques.

Certes les aspirations missionnaires des frères sont multiformes et tous ne rêvent pas de réaliser de la même façon leur vocation d'apôtre. Mais il en est maintenant qui désirent continuer, dans la vie religieuse, « l'apostolat direct » découvert par eux dans l'Action catholique.

Les besoins urgents de la mission, la promotion du laïcat telle qu'elle est actuellement vécue dans l’Église, les consignes laissées par les grands fondateurs missionnaires, l'analyse des valeurs apostoliques de la consécration religieuse, il y a là - le présent cahier en fait foi - autant de données convergentes qui nous inclinent à reconnaître, dans cet attrait des frères coadjuteurs d'aujourd'hui, le signe d'une poussée de l'Esprit.

Est-il besoin de noter combien ces études sur les dimensions apostoliques de la vie religieuse masculine peuvent intéresser aussi toutes nos sœurs missionnaires ?

Spiritanus