Proclamer l’Evangile aujourd’hui suppose plus que jamais une fidélité inconditionnelle à l’Esprit de Jésus présent tout au long de l’histoire de l’Eglise, vivant au coeur des baptisés dépositaires et responsables de l’annonce, précédant aussi les missionnaires partout où Il les appelle à témoigner.

La nécessaire fidélité aux situations religieuses, culturelles, sociales qui caractérisent un endroit donné fera que l’annonce y sera tantôt une simple présence aimante et silencieuse, tantôt gestes et/ou paroles proposant humblement la foi « comme une proposition parmi d’autres », mais toujours respect profond pour le vécu des gens, ce qui n’empêche pas une certaine forme de contestation, et un appel persistant au dialogue vrai.

En cette fin du 20ème siècle, dans un monde et une Église en profondes mutations, la Mission ne se comprend pas simplement dans la foulée d’un passé aussi prestigieux soit-il, ni dans un face à face concurrentiel avec la société, mais bien dans une relation respectueuse des originalités et qui veut aimer au-delà du refus et de l’acceptation.

Tout cela inclut aussi pour le missionnaire la découverte d’un nouveau langage qui va bien au delà de la syntaxe et du vocabulaire, qui « donne à penser » plutôt que du « prêt à penser » et qui, loin de toute volonté de conquête, propose et suggère un cheminement personnel vers le Dieu déjà présent dans la diversité.

Rencontrer l’autre à ce niveau ne va pas sans l’expérience d’une certaine vulnérabilité. Permettre à l’autre de me faire progresser dans ma foi fait partie de la démarche missionnaire et cela peut aller jusqu’à de véritables changements de cap, autant dire jusqu’à des conversions décisives.

La chronique invite à une réflexion-bilan sur le Synode africain qui fut certainement pour ce continent un étape décisive de l’annonce de la Bonne Nouvelle. La rubrique « Un livre à lire » nous propose une réflexion pastorale pertinente sur l’annonce en milieu urbain, une sorte de prolongement du n° 136 de spiritus.

Spiritus