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Dans un monde pluriel

N°152 - Septembre 1998

En ce mois de juillet, la pluralité s’impose à nous comme une évidence dans une France qui « célèbre » le mondial. Des équipes, jouant un jeu à la fois identique et différent, accompagnées de supporters de toutes races et de toutes langues, expriment leur joie ou leur déception dans des attitudes particulières où pourtant perce l’universel. Rien n’y manque, surtout pas les inévitables « bavures ».

La question de l’un et du multiple a hanté l’esprit des philosophes depuis la plus haute antiquité. Dans ce cahier, Spiritus voudrait la poser à sa façon, en termes de convivialité, de relations vivifiantes entre les personnes, les groupes humains, les peuples, les religions. Du point de vue de l’entreprise missionnaire, c’est réaffirmer aussi le caractère incontournable du dialogue. Des témoignages nous sont parvenus de la banlieue de Bruxelles, d’Éthiopie, de l’île Maurice, du coeur même de la crise indonésienne, des usa, d’Amérique latine. Chacun, dans le contexte qui lui est propre, met en évidence l’importance de travailler ensemble à une oeuvre commune. C’est au coeur même de l’action concertée, bien plus que dans des joutes intellectuelles, que l’on apprend à se connaître, à s’enrichir mutuellement et à se mettre ensemble en quête de vérité.

Dans la tradition judéo-chrétienne, la vérité de Dieu ne se situe pas tellement à un niveau d’ordre métaphysique. Il s’agit d’une réalité fiable qui sauve et se joue au coeur même de la relation entre Dieu et l’homme. Elle fait appel à la confiance du coeur plutôt qu’à la connaissance intellectuelle. Elle est une réalité en laquelle l’homme, créé à l’image de Dieu, est invité à entrer. En témoigner et cheminer vers elle avec ses frères humains, telle est la vocation particulière du disciple de Jésus. L’image est bien connue, si nous voulons converger vers Dieu, nous devons nous rapprocher les uns des autres.

Sacrement d’un Royaume sans purification ethnique, l’Église se doit d’en témoigner. La communion est nécessairement hétérogène. La diversité est un élément essentiel à la plénitude de l’Incarnation. Elle est don de Dieu. Mais elle ne sera reconnue comme telle qu’au terme d’un long processus animé par l’Esprit de Jésus et dans lequel la gestion des différences et la priorité accordée aux pauvres garderont la porte ouverte à tout le possible de Dieu. Une amie musulmane nous dit son amour pour une Église de ce genre.

Avec « une lecture indienne des Évangiles », la chronique nous invite à faire un pas de plus dans cette direction.

Spiritus

Dans un monde pluriel

Sommaire

Robert Schreiter : Des tâches prioritaires
Léon Debruyne : Une charte du respect mutuel, banlieue de Bruxelles
Raymond Zimmermann : Pousser vers le large, île Maurice
Mary Motte : Un rêve américain
Pablo Richard : Dans le monde des exclus, Amérique latine
Une amie de l’Église : L’Église, lueur d’espoir pour les musulmans
José M. de Mesa : La recherche de la vérité, en Asie
E. Fritsch : Au service des Éthiopiens
John Mansford Prior : Au coeur de la crise indonésienne
Elochukwu E. Ezukwu : Unité dans la diversité, témoignage prophétique
Jean Joncheray : Gestion des différences, conflits et violence

CHRONIQUE

Antoni Sampathkumar : Une lecture indienne des Évangiles

UN LIVRE À LIRE

Guy Aurenche : André Jacques. Droits de l’homme et Évangile

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