Rompre le filet
N°181 - Décembre 2005
L'homme défend sa vie à tout prix. Il est étonnant de voir combien sous toutes les latitudes, il fait preuve d'une prodigieuse faculté de rebond, lorsque sa vie a été blessée par la violence. Les contributions qui constituent le DOSSIER de ce numéro s'intéressent toutes à la manière dont les hommes et les sociétés, et tout particulièrement les chrétiens, « rompent le filet » des violences dans lequel ils sont pris pour entrouvrir des issues vers l'avenir.
En Afrique, les conférences épiscopales, voire l'Église continentale tout entière, tentent une parole courageuse pour dénoncer les violences et mettre l'action au diapason de la parole. D'éminentes personnalités ecclésiastiques ont payé cher leurs prises de position. Au Liban, à la sortie de 15 années de guerre civile et d'aliénation politique, la réflexion théologique et l'engagement ecclésial travaillent à la promotion des droits de l'homme et à l'action politique qui s'inspirent discrètement de la foi chrétienne. L'absurdité, le non-sens, et la culpabilité rendent immanquablement les hommes violents. Les jeunes des cités, par exemple, nous en fournissent des illustrations sous tous les cieux. Deux réflexions nous aident à offrir du sens, à reconnaître que L'Evangile demeure « une merveilleuse réserve de sens », et à traverser la culpabilité de la faute grâce à l'aveu et au reproche. Ce dossier a le mérite de comporter une figure parlante et toujours actuelle de la manière dont on peut construire autour de soi une société plus apaisée. C'est également la tâche à laquelle oeuvre une association belge, qui nous explique sa méthode pour s'apaiser soi-même et ne plus créer ou entretenir des relations violentes avec autrui.
L'ACTUALITE met d'abord en lumière deux ONG qui travaillent au service des femmes meurtries par les guerres ou victimes de trafics illégaux. Il s'agit de SOLWODI en Allemagne, et de la « Ruta Pacifica » en Colombie. Un autre témoignage significatif nous parvient de Guinée où une paroisse s'est retroussé les manches pour encadrer et accompagner les réfugiés pour leur éviter de retourner au chaos d'une vie totalement désorganisée. Enfin, deux voix s'élèvent au Congo démocratique pour évoquer l'urgence d'une éducation adaptée à la jeunesse et aux besoins du continent noir.
Les CHRONIQUES font état des assises de la fédération protestante de France, qui avaient eu lieu à Clermont-Ferrand, en octobre 2004. Le document développe les convictions des Eglises présentes quant au thème : « Surmonter la violence » et invite instamment à l'engagement concret.
De plus une communication faite au Symposium de missiologie en février 2004 à Costa Rica invite les Eglises locales à une inculturation naissant de l'intérieur et non simplement extérieure ou folklorique.
L'année 2005 a été riche en violences de toutes sortes, du fait des hommes souvent : guerres, incendies, attentats, mais aussi du fait de la nature mise à mal, sans doute, il faut bien le dire par notre avidité et notre manque de respect.
Puisse 2006 voir les efforts des hommes de bonne volonté pour la paix, la réconciliation et la gestion durable de la création produire des fruits pour le mieux être de tous. Et puissions-nous, nous-mêmes être des artisans de paix et des bâtisseurs d'amour.
Spiritus
Sommaire
ACTUALITÉ MISSIONNAIRE
Marina Gallego : Des femmes actrices de paix en Colombie
Jean-Paul Guibila : Le remède à l'incendie...
A Kituba : L'éducation de la jeunesse: une alternative pour la paix en Afrique
Lea Ackerman : Solidarité avec les femmes en détresse
Armel Dureil : Pour retrouver l'espérance, vivre en communauté
DOSSIER : ROMPRE LE FILET
Maurice Cheza : À partir des lettres des évêques africains
Basile Mouchir Aoun : Les leçons de l'expérience de la démocratie libanaise
Jean-François Noël : La violence de la faute
Benoît Thiran : Association « Sortir de la violence »
Raymond Mengus : Offrir du sens
Patrick Simonnin : Comment sortir de la violence
Pierre Lefebvre : Pour aller plus loin
CHRONIQUES
Les Assises protestantes
Inculturation : tâche de l'Église locale