Femmes et mission /1
N°28 - Septembre 1966
Mères, sœurs, amies, filles, épouses,
l’Église missionnaire de Vatican II ne veut pas avancer sans vous.
Tel est le premier sens des deux cahiers successifs que nous allons consacrer à « Femmes et Mission » et auxquels ces lignes veulent servir d'envoi. Il ne s'agira pas ici, directement, de la promotion humaine des femmes en « pays de missions », mais, bien précisément, du rôle et de la place des chrétiennes du monde entier dans l'activité proprement missionnaire de l’Église.
Le concile n'a pas été loquace à ce sujet, et pourtant, combien sont convaincus du manque à gagner profondément regrettable qu'occasionnent à l’Église, comme à l'humanité, le silence forcé des femmes, leur absence ou, plus souvent encore, le manque d'attention à leur grâce propre au niveau où se prennent les directives, où s'ébauchent les décisions, où se tracent les plans d'action. « Non moins que l'homme, la femme est nécessaire pour le progrès de la société » : ce mot de Jean XXIII ne vaudrait-il que pour la société profane ? Même dans celle-ci d'ailleurs, il faut bien avouer que les hommes dépensent plus de peine et de résolution pour libérer les énergies dormantes au cœur de la matière que pour ouvrir un champ libre à celles qui étouffent parfois les cœurs de leurs compagnes. C'est ce qui nous donne le pressant désir de travailler pour notre part à faire meilleure justice au plan de Dieu qui créa l'homme à son image, c'est-à-dire « communion », c’est-à-dire « foyer », c'est-à-dire « homme et femme ».
« Femmes et Mission. » Que nos lectrices plus exigeantes veuillent bien remarquer le pluriel du titre. Nous savons qu'elles supportent impatiemment ces beaux développements masculins qui leur semblent n'exalter la féminité que pour mieux mystifier les femmes en les enfermant dans l'abstraction de l' « éternel féminin ». Prison dorée, prison quand même. C'était sans doute une erreur du féminisme - la grande majorité des femmes en convient aujourd'hui - que de renier la féminité pour mieux assurer l'égalité. Mais c'est aux femmes - qui commencent à découvrir par elles-mêmes ce qu'est la femme - de nous dire de quelle façon originale elles vivent aujourd'hui, dans notre société, notre unique nature humaine. On ne trouvera donc dans ces pages rien d'abstrait sur la féminité. Comme celles d'aujourd'hui que vous verrez s'exprimer dans notre prochain cahier, les femmes de l'Histoire dont nous parlons dans celui-ci sont bien toutes des femmes concrètes. Fut-ce sous le couvert d'une promotion, la recherche abstraite du rôle spécifique des femmes dans la Mission ne nous sortirait pas du cloisonnement, alors que nous n'ambitionnons au contraire que d'obtenir avec elles, en vrais partenaires, une meilleure communion dans un même travail. S'il nous arrive de dire : « Les femmes aussi peuvent faire ceci et cela », le lecteur, parfois, sera plutôt tenté de conclure : « Les hommes aussi peuvent être ceci ou cela ». Ce pourrait être un signe de la justesse de notre propos.
Spiritus
Sommaire
MARIE-JOSEPH NICOLAS : Marie au cœur de la Mission
JEAN GALOT : La Samaritaine dans la moisson
JACQUES DOURNES : Du prophète à l'apôtre, Marie de Magdala
LUCIEN LEGRAND : Dimensions missionnaires de la virginité
ANDRÉ DODIN : Promotion de la femme à l'apostolat missionnaire
EUGÈNE JARRY : Les premières missionnaires modernes
CHARLES COUTURIER : Problèmes spirituels de femmes en mission
par A. BOUCHARD, J. BOUCHAUD, J. DOURNES, F. GILS, L. D'HENDECOURT, J. LE MESTE, H.-L. CHEVRILLON, Y. RAGUIN
De pécheresse, apôtre / Texte de Libermann
Appels missionnaires à des dévouements féminins au début du XIXe siècle
La Vierge de la Visitation / Thème de récollection
Courrier de la revue / Clés pour la Mission
Lectures missionnaires
Livres reçus
PRINCIPAUX AUTEURS RECENSÉS
de Beaumont 339, Brocchi 334, Carré 337, Cerfaux 337, de Charry 335, Colin 338, Daniel et Olivier 338, Euphrasie Pelletier 338, Guy et Refoulé 333, Hoppenot 336, Jousse 337, Leflaive 334, Le Roy Ladurie 335, Rahner (H.) 333, Renkens 3 3 9, Rusche 338, Tramond 338.