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Des laïcs parlent de leur Église /2

N°84 - Septembre 1981

Dans un monde en rapide évolution, depuis Vatican II, l'Eglise est à la recherche de son être profond pour être fidèle à son origine et à sa tradition ; à la recherche aussi de nouvelles formes de présence dans le monde qui lui donnent crédibilité. Nous vous présentons ici une deuxième série de témoignages de laïcs sur leur Eglise : ils viennent cette fois du Brésil et de France (cf. n° 8 2 : Chrétiens du Japon et d'Afrique). Si partiels soient-ils, ils donnent cependant des signes et de la crise et de l'invention ecclésiales.

Ce qui est le plus frappant, c'est sans doute le désir et le fait de la réappropriation de la Parole de Dieu. Les renouveaux biblique, liturgique, patristique, avaient préparé les théologiens du Concile. Cette fois, ce sont les laïcs chrétiens qui, dépassant les limites de leur catéchisme, cherchent à interpréter la Parole de Dieu. Cette Parole qui devient leur est source de leur dynamisme.

Une autre caractéristique du courant général est le désir de la participation : il ne s'agit pas seulement de passer de l'obéissance à l'engagement, mais plutôt d'être associé à la prise de décision. Certes, les laïcs sont consultés plus souvent qu'autrefois, mais les consultations peuvent être ressenties davantage comme utilisation que comme association.

On peut entendre dans ces textes une critique des institutions : ce n'est pas là le reste des changements de mai 68, ni le spontanéisme contre l'institution. Tous sont conscients que la vie de foi, si souple soit-elle, doit s'accommoder d'un organisme , d'un corps, sinon l'incarnation n'aurait aucune actualisation. La critique des institutions est l'appel à la constitution d'un peuple vivant.

Un des points chauds de la réflexion ecclésiologique porte sur le service que l'Eglise peut et doit rendre, donc sur son rôle missionnaire. Certes, on s'éloigne du modèle de la chrétienté, mais reste cependant le problème de la pénétration de la société. Un des choix de l'Eglise est son option pour les pauvres, qui, toutefois, dans un pays comme la France, n'a pas le même mordant qu'en d'autres pays. Car cette option passe par une information sur les pays du Tiers-Monde et sur la question de « la pauvreté absolue » qui touche pourtant 700 millions d'hommes dans le monde.

Un autre service qui requiert l'engagement non seulement des chrétiens, mais de l'Eglise, à quelque niveau que ce soit, c'est la lutte pour la justice, les droits de l'homme, la paix et la mise en oeuvre d'une fraternité vivante. L'Eglise apparaît plus à faire qu'à accepter : elle reste toujours une tâche neuve, dans une redécouverte de la présence du Christ et de l'action de l'Esprit : Voici que je fais toutes choses nouvelles.

Spiritus

Des laïcs parlent de leur Église /2

Sommaire

DOSSIER : DES LAÏCS PARLENT DE LEUR ÉGLISE /2

Edith Bernard : Au coeur d'une communauté en recherche
Fernando et Marina R. : Un passage « désertique » vécu dans l'espérance
M. Hasboun : Entre ma paroisse et mon lieu de travail
Simone Carriot : Pour une Eglise plus militante
H. et A.-M. F. : Seize ans en Algérie
Pierre Erny : Rencontre avec l'orthodoxie
Antonio : Animateur de communauté au Brésil
Elisabeth : Dans la région de Sao Paulo
Marie-José et Amero : A Olinda de Recife

CHRONIQUES

Charles-Marie Guillet : L'Eglise, communauté du « tous responsables »
Armel Duteil : Les conditions d'un échange
Serge de Beaurecueil : Aucun sens ? quelle veine ! ...

COMMUNICATION

Courrier : Points de vue sur les cahiers de 1980

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